jeudi 5 novembre 2015

Visite au Musée de l’Aviation Maritime Japonaise à Kanoya

Si voyager pour le travail nuit à la productivité maquettiste, comme d’autres membres du Grenoble Maquettes Club le savent bien, parfois cela donne la possibilité de profiter de musées difficilement accessibles autrement. Ce fut le cas en mai dernier quand une conférence et des réunions de travail au Japon m’ont laissé libre une fin de semaine non seulement sur place, mais aussi à seulement 350 kilomètres de la base aérienne de Kanoya, où se trouve le Musée de l’Aviation Maritime Japonaise. Donc, dès mon agenda figé, je me suis préoccupé de trouver comment arriver dans ce petit village situé au sud de l’île de Kyushu, la plus méridionale des îles qui constituent l’archipel japonais. Plusieurs soirées sur internet m’ont permis de trouver un parcours en transport en commun faisable pendant le weekend (merci Google earth, Street view et Google translate …). Départ de Fukuoka (nord de l’île et lieu de travail), Shinkansen (TGV nippon), bus, ferry et dernier bus et cinq heures après j’étais à l’entrée du musée.



Kanoya et Chiran, lieux du souvenir des Kamikazes

Kanoya, base historique, centre d’entrainement, proche de la base maritime de Kagoshima, était le centre principal de la défense aérienne du sud du Japon pendant la seconde guerre mondiale. A la fin de la guerre, d’ici et de la proche base de Chiran sont partis environ moitié des missions suicides. Par ailleurs, à Chiran, de l’autre côté de la baie, un musée (Musée de la Paix) et un mausolée sont dédiés aux pilotes du "Corps Spécial d’Attaque du Vent Divin", le Shinpu, dénomination plus officielle des Kamikazes.


L'unique Kawanishi E8

Le musée de Kanoya a la particularité de conserver le seul exemplaire au monde de Kawanishi E8K2 Type 2, un hydravion quadrimoteur entre les plus gros avions en service pendant la deuxième guerre mondiale. Celui-ci est exposé à l’extérieur avec un ensemble de avions et d'hélicoptères en service avec la marine japonaise après la guerre et dont fait part un autre énorme hydravion, dessiné par la même équipe d’ingénieurs environ vingt ans après : le Shin Meiwa PS-1. Construit à environ une vingtaine d’exemplaires, il a servi comme hydravion de recherche et secours de 1970 à 2007 et vole encore dans sa forme améliorée, l’US-2.


L'histoire de l'aviation maritime japonaise

A l’intérieur du musée est présentée toute l’histoire de l’aviation maritime japonaise depuis sa création. Malheureusement très peu des étiquettes sont en anglais et la presque totalité des indications sont en japonais mais la collection est impressionnante avec beaucoup de photos et d’équipements. Au centre du musée, trône un exemplaire de Mitsubishi A6M5c (modèle 52) reconstruit avec environ 75% de pièces originales de deux épaves différentes récupérées en mer dans la baie de Kagoshima.

Seul visiteur occidental depuis un moment (ils m’ont fait signer le livre d’or….) j’ai passé un bon après-midi de visite avec beaucoup d’émotion et beaucoup de photos dont je partage ici quelques unes. A noter qu’au retour, depuis le ferry, j’ai pu observer et photographier une éruption du volcan Sakurajima qui domine la baie.


Amicalement,
Carlo



Pour approfondir vos connaissances sur les Kamikazes :
Picone Mary, « Les missions suicides des « Forces d'attaque spéciales » dits Kamikaze : Débats d'historiens et mentalités de l'époque. », Études sur la mort 2/2006 (n° 130) , p. 9-20
URL : www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2006-2-page-9.htm
DOI : 10.3917/eslm.130.0009.

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